La révolution verte 2.0, une chance pour l’Afrique ?
20 juillet 2018La croissance africaine du XXIe siècle sera agricole ou ne sera pas
9 août 2018Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale est concentrée dans les centres urbains. En Afrique, ce phénomène d’urbanisation est encore plus perceptible avec le boom démographique que connait le continent. En 2017, la Banque mondiale estimait que la population urbaine africaine s’élevait à 472 millions d’habitants, mais qu’elle devrait doubler au cours des 25 prochaines années, atteignant le milliard d’ici 2040. A court terme, la Banque mondiale estime que les villes africaines recevront 187 millions d’habitants supplémentaires, soit l’équivalent de la population du Nigeria.
Cette croissance démographique accompagnée d’un rapide mouvement d’urbanisation pose des défis majeurs en termes de développement économique et de sécurité alimentaire. Régulièrement frappée par des crises agricoles et alimentaires, la transformation et la modernisation du secteur agricole est un impératif pour réussir à bâtir une croissance inclusive et durable pour le continent. Or le développement de l’agriculture urbaine est un élément clé de développement de l’agriculture africaine.
Défini comme « une variété d’activités agricoles et pastorales pouvant prendre place dans les limites ou en périphérie des agglomérations urbaines », l’agriculture urbaine est un secteur à fort potentiel pour le continent africain. Très souvent, l’agriculture urbaine en Afrique reste une activité informelle sur laquelle les chiffres et les données à disposition sont faibles.
Ce qui est sur néanmoins, c’est que l’agriculture urbaine présente des avantages écologiques en réduisant les déchets urbains, en améliorant la biodiversité urbaine et la qualité de l’air, et en réduisant globalement l’impact environnemental lié au transport et au stockage des aliments. Sans compter qu’elle contribue à réduire l’insécurité alimentaire dans les villes.
Récemment, le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) organisait un séminaire au secrétariat des ACP à Bruxelles sur le thème de « Cultiver dans les villes : expériences réussies et opportunités ». Les échanges ont permis de faire ressortir que de nombreuses politiques d’agriculture urbaine se concentrent encore principalement sur la production alimentaire urbaine et périurbaine pour des raisons de sécurité alimentaire, alors que l’agriculture urbaine commerciale, l’agro-transformation et les activités à valeur ajoutée ne sont souvent pas bien prises en compte par ces mêmes politiques. Les politiques urbaines doivent ainsi reconnaître le rôle de l’agriculture urbaine et périurbaine dans le développement urbain, assurer l’approvisionnement alimentaire urbain à travers ces productions agricoles et renforcer les moyens de subsistance des producteurs urbains pauvres. Cela comprend le retrait des obstacles administratifs au développement du secteur et la mise en place d’incitations à l’agriculture urbaine et périurbaine (UPA), ainsi que l’amélioration de l’environnement naturel et de la gestion des ressources dans les zones urbaines et périurbaines.