Vers une OPEP africaine du cacao ?
14 juin 2019L’assurance indicielle, un nouvel outil de gestion du risque pour les agriculteurs africains
12 juillet 2019Les 18 et 19 juin se sont déroulées les Journées européennes du développement (EDD) avec pour thème de cette 13ème édition la lutte contre les inégalités. À ce titre, la délégation d’Afruibana – composée M. Owona Kono, président d’Afruibana, et Jean-Marie Kakou Gervais, vice-président d’Afruibana – était présente afin de témoigner de l’expérience de l’industrie de la banane dans ce domaine et dans la réduction de la pauvreté.
Par ailleurs, M. Owona Kono, président d’Afruibana, était invité à s’exprimer lors d’un panel « Adressing inequalities and building a local Africa leaving no one behind » le 18 juin.
Lors de son intervention, M. Owona Kono a dressé un panorama des inégalités en Afrique subsaharienne. Il a rappelé que mesurer les inégalités en Afrique était complexe, ne serait-ce que pour la difficulté de la collecte des données. Dans son dernier rapport de septembre 2018, le PNUD décrit cependant, au sein du continent, une diversité de situations qui bat en brèche l’idée réductrice d’une Afrique homogène condamnée à stagner en queue de peloton.
Néanmoins, l’importante croissance qu’a connu le continent africain depuis le début des années 2000 ne s’est pas traduite par une amélioration du bien-être des populations. Le PIB par habitant en Afrique est moins corrélé aux indicateurs de bien-être que la moyenne mondiale. Or la réduction de la pauvreté passe par la réduction des inégalités.
Les membres d’Afruibana étant implantés en zones rurales, M. Owona Kono a souhaité attirer l’attention sur le fait qu’environ environ 380 millions de personnes entreront sur le marché du travail d’ici 2030 dont environ 220 millions en milieu rural selon une étude conjointe de la FAO et du Cirad. Le défi pour l’Afrique subsaharienne dans les prochaines décennies est de générer assez d’emplois pour absorber cette force de travail en plein essor.
Représentant près de 80 000 emplois directs et indirects au Cameroun, Ghana et en Côte d’Ivoire, le secteur bananier est un vecteur significatif de développement pour les ruralités africaines. Face au défi démographique, il est une importance source de créations d’emplois en zones rurales. Dans ces zones rurales, les bananeraies ne sont pas des îlots de richesse dans un océan de misère, mais le cœur d’un écosystème bénéficiant à l’ensemble des populations environnantes avec d’importants investissements dans les infrastructures (hôpitaux, écoles) et le capital humain (formation des salariés, promotion de l’emploi des femmes).
Afin de contribuer au développement économique des territoires de production, les grandes entreprises du secteur participent au développement des PME locales et des petites exploitations à travers deux axes : la promotion de l’entrepreneuriat avec un fort accent sur le secteur agroalimentaire et le développement d’un cadre d’agriculture contractuelle avec des petits producteurs locaux.
Néanmoins, l’ensemble de ces différents projets concrets pour le développement africain est lié pour beaucoup à des décisions européennes. En effet, Avec plus de 80% de ses exportations destinées au marché européen, le secteur de la banane africaine dépend encore beaucoup des choix fait par l’Union européenne en termes de politique commerciale et d’aide au développement. « C’est le combat que je mène au sein d’Afruibana : la lutte contre les inégalités territoriales en Afrique peut être gagnée en valorisant les espaces ruraux et en facilitant le développement d’industries locales, comme celles de la banane africaine et d’autres fruits »